Lorsque j’ai demandé à René VIGNAL comment il expliquait techniquement sa manière de jouer, il m’a avoué qu’il avait conscience tout d’abord d’avoir été gâté par la nature en héritant de qualités naturelles hors normes; ensuite d’avoir eu un côté ''casse-cou'' très prononcé et qu’il n’avait jamais subi la moindre formation de gardien de but !!!

Ensuite, René VIGNAL m’a confié qu’il avait 2 ''trucs'' : lorsqu’il plongeait, il essayait toujours de couper la trajectoire du ballon pour prendre le ballon le plus tôt possible, ensuite il vissait sa casquette sur la tête, au ras des yeux, pour réduire son champ de vision et mieux se concentrer sur les pieds du tireur adverse et le ballon.

 

 

Au final, René VIGNAL jouait avant tout avec son feeling et ses qualités physiques. A trop vouloir enfermer et formater les joueurs dans un -mauvais- carcan technique, ils finissent tous par jouer de la même façon pour une efficacité bien réduite.

René VIGNAL a souvent dit durant sa carrière ''qu'il vallait mieux cadrer les élans d'un poulain plein de fougue que fouetter un Percheron.''

Peut-être à méditer ?

 

 

Récemment j’ai voulu savoir s’il regrettait quelque chose dans sa vie. Il m’a répondu que, même si au sortir de sa carrière professionnelle, il aurait aimé pouvoir passer son diplôme d’entraîneur -chose qui lui a été refusée à l’époque par la fédération française de football car jugé trop jeune !!!-, il m’a avoué qu’il ne regrettait rien, ni sur sa carrière professionnelle, ni sur sa vie personnelle et que s’il a eu cette destinée, c’est que c’était écrit. Comme il aime à le dire : ''tout est écrit d’avance, ce qui doit arriver, arrive toujours.''

 

 

Moi, j’ai des regrets. 

 

 

Septembre 1954 / Une dernière grave blessure à l’occasion d’un match de barrage avec le Racing (contre le Red Star) empêchera René VIGNAL de participer à la Coupe du Monde se déroulant en Suisse, et mettra fin à sa carrière. Il assurera toutefois le rôle de reporter sur certains matchs. Ici en compagnie du journaliste Fernand ALBARET.

 

 

Pour terminer, j’ai demandé à René VIGNAL s’il avait un message à faire passer ou quelque chose à dire par le biais de ce site. Il m’a juste dit qu’il tenait à remercier les personnes qui l’avaient aidé dans les moments difficiles : sa femme Josette, sa proche famille, Francis Borelli l’ancien président du PSG et Just Fontaine. Principalement….et puis sans oublier les quelques rares supporters qui lui restent et qui de temps en temps lui témoignent toute leur sympathie, du monde entier et même de Chine.

 

 

René VIGNAL (à droite) à son domicile, en compagnie d’un fervent supporter de toujours –Maurice BONNOT, mon père (80 ans), lui aussi ancien gardien-. Un moment inoubliable. C’était le 9 juin 2010.

 

 

 

 

Pensée amicale à Thierry ROLAND qui vient de nous quitter. Lui aussi aurait pu parler de René VIGNAL qu’il tenait en admiration, puisque dans sa jeunesse, il était ramasseur de balles à l'occasion de certains matchs du RACING…toujours derrière les buts de René VIGNAL.